La socialisation chez le chiot

La socialisation est un sujet majeur au cœur des débats en ce moment. Dans une ère où toutes sortes d’éducateurs canins s’expriment, beaucoup d’élevages se retrouvent pointés du doigt. Comment démêler le vrai du faux ? Où s’arrête le travail d’un éleveur pour laisser la place à la responsabilité du propriétaire ?

Qu'est-ce qu'une bonne socialisation à l'élevage ?

Tout le monde souhaiterait accueillir un chiot parfaitement à l’aise dans toutes les situations. Bien évidemment, sans avoir besoin de s’investir personnellement.
Dans un premier temps, le choix de l’élevage est très important. En effet, la phase de socialisation d’un chiot commence dès sa troisième semaine de vie. Durant cette période, les petits vont débuter l’exploration du monde qui les entourent. Ils doivent donc vivre un maximum d’expériences positives pour leur bon développement psychologique.

Selon leur âge, un éleveur sera chargé d’adapter les nouveautés. Par exemple, il faut leur présenter de nouveaux types de jouets et les familiariser avec les différents bruits du quotidien ( aspirateur, tondeuse, bruit de voiture, télévision, etc.). Une fois les chiots plus à l’aise dans leurs déplacements, ils doivent commencer à découvrir l’extérieur ! Les sorties dans le jardin sont donc de mise. Ces dernières permettent aux chiots d’expérimenter différentes textures, comme l’herbe ou des graviers, mais également de nouveaux sons avec le vent ou encore le bruit des feuilles et sensations. Les chiots doivent aussi, selon leur niveau de développement, être confrontés aux chiens adultes (de la maison uniquement pour ne pas les exposer à de potentielles maladies dont ils ne seraient pas encore protégés) afin d’apprendre comment appréhender les interactions entre congénères.

C’est ici que la nuance commence. Certaines erreurs sont commises tant chez certains éleveurs souhaitant bien faire que chez les futures familles. Un chiot est un être fragile qui ne dispose pas des mêmes anticorps qu’un adulte. Durant les premières heures de vie, la mère transmet, par le colostrum, des anticorps naturels à ses petits. Suite à cela, les anticorps des chiots ne font qu’augmenter et les anticorps maternels diminuent. La primovaccination n’ayant lieu qu’à partir de 8 semaines, les chiots d’un éleveur ne doivent pas être mis en contact avec des environnements à risques avant cette période.

Cependant, la pression liée aux réseaux sociaux et à la socialisation poussent certaines personnes à vouloir surexposer leurs chiots à différents environnements pour les désensibiliser. Il n’est donc pas rare de voir dans la rue ou ailleurs des chiots de moins de 8 semaines en train d’être sortis et promenés “pour leur socialisation”.
Effectuer ce genre de sorties revient à exposer un animal à d’énormes risques que ce soit pour lui mais également pour l’ensemble des frères et sœurs qui composent la portée. Il ne convient donc pas d’amener des chiots dans des situations qui représentent des dangers pour eux sous couvert de la socialisation.

Qu'est-ce qu'une bonne socialisation à la maison ?

Une fois la primovaccination passée, les chiots commencent à partir dans leurs nouvelles familles, c’est-à-dire vous, et c’est ici que votre travail va prendre place.
Si vous avez récupéré votre chiot à 8 ou 10 semaines, il n’a, normalement, jamais ou très exceptionnellement été se balader en dehors de l’élevage en dehors de la sortie pour sa première vaccination.
La vaccination d’un chiot n’est complète qu’une fois la deuxième dose administrée à ses trois mois. Avant cette dernière, il est nécessaire d’éviter les lieux de gros rassemblement canins qui pourraient être la cause de la transmission de maladies possiblement mortelles comme la parvovirose, il ne faut pas les faire boire dans les flaques d’eau (à éviter tout au long de la vie d’un chien), etc.
Privilégiez des rencontres ponctuelles avec des congénères et choisissez les conditions dans lesquelles vous souhaitez qu’elles se fassent.

En revanche, vous pouvez tout à fait commencer à le promener dans la rue en veillant sur lui, lui faire rencontrer de nouvelles personnes, débuter son apprentissage du rappel, etc. Suite à sa deuxième injection, il sera nécessaire de lui faire voir de nouvelles choses comme d’autres types de congénères, des parcs, le marché, etc.

Adaptez vos découvertes au tempérament de votre chiot, c’est un point essentiel pour créer une belle complicité entre vous ! Certains bébés sont plus réservés que d’autres qui seront très curieux et enthousiastes face à chaque nouveauté. Si votre chiot est plus timide, pas de panique, il suffit d’entreprendre les choses en allant à son rythme sans pour autant le mettre sous cloche.

En résumé, ça donne quoi ?

En bref, l’éleveur est chargé d’offrir le meilleur départ possible dans la vie d’un chiot en lui permettant de vivre des expériences positives et adaptées à son développement. Pour les départs en bas âge (entre 2 et 3 mois), les chiots auront vécu la plupart de leurs expériences au sein de l’élevage et son environnement proche. C’est une chose tout à fait normale et saine, les chiots sont confrontés aux adultes de l’élevage comme leur mère puis les autres chiens qui leur auront enseigné les bases de la communication canine autrement appelées “les codes canins”. En revanche, à ces âges, ils ne seront pas ou très rarement sortis en dehors de l’élevage et ce n’est pas un problème pour la suite.

C’est à vous de poursuivre l’apprentissage de votre chiot et vous jouerez un rôle clé à partir du jour où il vous sera confié à travers votre accueil, vos méthodes d’apprentissages, les sorties que vous lui ferez faire, les congénères qu’il rencontrera et tout ce qui s’ensuit. Vos angoisses joueront également un grand rôle dans la socialisation de votre chiot. Si vous ne le laissez pas rencontrer de grands chiens par peur, votre chien aura par la suite la même appréhension que vous avec ce genre de congénères. Ce principe fonctionne sur tous types d’expériences.

De notre côté, nous nous tiendrons disponibles pour vous accompagner au mieux dans l’après !